Mardi 11 mars, Jean-Luc Letho Duclos a présenté son dernier ouvrage historique : « Le chevalier Gonsse de Rougeville au secours de la reine de France Marie-Antoinette », à l’invitation de l’Association d’Animations Scientifiques dans le cadre des Rendez-vous du cyberesp@ce.
Le livre qui vient de paraître est le fruit de sept années de travail avec son frère Alain Letho-Duclos. Ensemble, ils sont allés se
plonger aux Archives nationales (près de dix fois), dans celles de la Police, de l’Armée, aux Archives départementales de Lille, d’Arras, de la Marne, aux Archives communales.
L’ouvrage très documenté et référencé (plus de 600 références) comprend 280 pages, mais il y avait de quoi en faire 500 ! Pourquoi
Gonsse de Rougeville ? « Il est Immercurien, comme moi ! Faire des recherches sur lui, c’est un travail sur les racines. Je me suis aussi intéressé à lui, car c’était un personnage décrié. L’image qu’a donnée de lui l’historien Lenotre à la fin du XIXe siècle est très
mauvaise, mais il a beaucoup interprété et brodé. Gustave Bord, un autre historien, a su montrer Rougeville tel qu’il était. Certes,
ce n’était pas un homme « pur », « parfait », mais j’ai voulu à mon tour faire une mise au point, lui rendre en quelque sorte justice. » Il est vrai également que le chevalier de Maison Rouge décrit par Alexandre Dumas dans le roman historique éponyme, qui est inspiré du chevalier immercurien, est bien plus connu.
Mais qui est donc Alexandre Gonsse de Rougeville ?
Le chevalier est d’origine roturière et paysanne. Le père de sa femme était fermier général et est devenu très riche. Le père
d’Alexandre a acheté le parc d’Immercourt où se trouvait une ferme, le Renouart. Il fait construire un château en 1778 où il vivait
comme un noble.
A la Révolution, Rougeville part sur Paris. Le 20 juin 1792, il est aux Tuileries avec l’entourage de la Reine, lors de l’invasion du château. Il est là pour protéger la reine. Avec son bagou et son argent, on le prend alors pour un noble. Il n’est en revanche pas là aux côtés de la Reine le 10 août, même si il a essayé de la rejoindre. Dans les bois des Champs- Elysées, il a en effet essuyé une fusillade et a dû se sauver.
Après la mort du roi Louis XVI, Marie- Antoinette est emprisonnée à la Conciergerie.
Il décide de tenter de l’extraire de là. Il entre en contact avec l’administrateur de la prison par le biais de sa maîtresse. Gonsse de Rougeville lui porte un billet à la reine par l’intermédiaire d’un oeillet qui contient le détail du projet d’évasion. Les gardiens sont « achetés » mais un des gendarmes « achetés » se rétracte et dénonce l’affaire. La reine est interrogée. Et Rougeville se sauve en Belgique tandis que le directeur est arrêté et guillotiné. Pour une dette, il effectue quatre mois de prison. Plus tard, il revient sur Paris et est dénoncé par un député du Pas-de-Calais. Arrêté, il change quatre fois de prison en 24 mois. Mais grâce à quatre députés royalistes, il sort de prison.
Sous Napoléon, il est en 1804 en exil à Reims (il devait résider à plus de 30 lieues d’Arras), il possède également une ferme à Saint-
Thierry. Il veut revenir et obtient quelques autorisations temporaires. Les troupes prussiennes, autrichiennes et anglaises repoussent l’armée napoléonienne et il les aide à s’orienter dans le secteur. Sa maison et ses chevaux sont réquisitionnés. Il envoie une lettre pour récupérer ses biens et met en avant les actions réalisées en faveur des armées étrangères mais son billet est intercepté par l’armée française qui vient de reprendre Reims. Il est arrêté, jugé et condamné à mort.
Le jour de sa mise à mort, il traverse fièrement la ville à pied sur 2,5 km et manque d’être lynché par la foule. Il est fusillé sur le Champ de mars de Reims et est ensuite enterré dans une fosse commune.
Où trouver l’ouvrage ?
Chez Jean-Luc Letho-Duclos, 29 rue de Versailles à Saint-Laurent-Blangy.
03 21 48 19 78
Mail : letho.jeanluc@neuf.fr