j’ai souhaité convier le 2 avril dernier, Monsieur Stéphane Saint-André, Président de Voies Navigables de France (V.N.F.), afin de rapprocher les principaux acteurs des communes qui bordent la Scarpe avec celui qui a pour charge la gestion de plus de 6700 kilomètres de voies d’eau sur le territoire national. L’objectif premier de cette initiative est d’ouvrir une réflexion collective sur les problématiques rencontrées autour de notre rivière.

IMG_1356 (670x447)

 En effet, notre canal souffre de plusieurs symptômes qui nécessitent un travail commun pour parvenir à les endiguer. Envasement, prolifération d’algues, crainte d’inondations notamment sur les secteurs de Feuchy, Fampoux et Athies : Des préoccupations majeures que les Maires ne peuvent pas affronter seuls et dont il m’est apparu urgent et primordial, de faire l’écho auprès du Président de V.N.F.

La Scarpe fait partie de notre patrimoine, nous y tenons et nous devons redonner un avenir à cette rivière. Il faut remettre l’eau au cœur de la ville. Quand il y a de l’eau, il y a de la vie et la Scarpe est un atout formidable, un élément de notre cadre de vie extrêmement important.

DSC_0612 (445x670)

En ce qui concerne les problèmes d’envasement, Stéphane Saint-André a annoncé la mise en place, dès 2016, d’opérations de dragage qui auront pour objectif de curer jusqu’à 8000m3 de vase tous les deux ans. Ce programme, qui s’étalera sur une décennie, doit permettre à terme le traitement de 30 à 40000m3 de vase. Le problème des algues sera quant à lui affronté dès le mois de mai grâce à des bateaux équipés de bras faucardeurs.

Le Président de V.N.F. s’est voulu rassurant sur sa volonté de nous accompagner dans notre démarche même s’il rappelle que la gestion de l’eau est quelque chose de coûteux et compliqué et qu’il est nécessaire de voir les choses globalement. Il est conscient qu’avec les voies d’eau on ne peut raisonner selon la taille d’une commune, que le monde rural doit être écouté autant que les grandes villes et que sur une problématique on doit tenir compte de toutes les communes concernées. Stéphane Saint-André expliquera qu’il pleut davantage qu’avant et que si l’on veut mettre en place des délestages pour réduire d’éventuels risques d’inondations cela implique des études longues afin de n’omettre aucune éventuelle implication liée à nos choix.

IMG_1383 (670x447)

J’avais également convié la Communauté Urbaine d’Arras (C.U.A.) à ces échanges car elle est évidemment tout aussi concernée par les symptômes qui touchent la Scarpe. Elle était représentée par Monsieur Thierry Spa qui soutiendra notre initiative en précisant que nous sommes tous déterminés face à ces problèmes. En effet les cours d’eau sont des axes structurants très forts, des lieux de circulation importants pour la faune et si la C.U.A. a effectué de gros travaux sur les berges, elle subit elle aussi les baisses des dotations de l’état d’où une réduction de ses moyens d’action.

L’évolution de notre société lors de ces dernières décennies amène à une réflexion profonde sur les voies navigables comme la Scarpe. Avec l’arrivée de l’automatisation, les maisons d’éclusiers disparaissent et ce patrimoine historique mérite d’être préservé soulignera Stéphane Saint-André qui évoque l’idée de les rendre aux agglomérations pour en faire des musées ou encore des gîtes. Les voies navigables pourraient également connaître de nouvelles vocations et les idées ne manquent pas : Pourquoi ne pas imaginer une péniche dédiée à des expositions ou au cinéma afin d’amener davantage de culture au cœur de la vallée ? Tout cela ne peut se faire seul, ce sont des idées à mûrir dans le cadre du travail collectif que j’ai sollicité.

Je suis convaincu qu’il faut impliquer tous les acteurs des différents territoires concernés, faire preuve, ensemble, de concertation. Communes, Communautés Urbaines, V.N.F. ne peuvent individuellement pas résoudre tous les problèmes rencontrés par la Scarpe et seule une action conjointe portée par chacun d’entre nous permettra de préserver ce joyau naturel. Nul doute que cette première rencontre entre ces différents acteurs est un formidable pas en avant qui permettra de toujours mieux préserver ce trésor qui coule au cœur de nos villes.

Nicolas Desfachelle
Maire